SOUTHERN HOSPITALITY  
Easy Livin’ (2013)

Musicians:
Damon Fowler - guitar, lap steel & vocals
Victor Wainwright - piano, organ & vocals
JP Soars - guitar, dobro & vocals
Chuck Riley - bass
Chris Peet - drums

Produced by Tab BenoitTitles :
1 - Southern Livin' - 4:42
2 - Long Way Home - 4:57
3 - Kind Lies & Whiskey - 5:12
4 - Mile After Mile - 2:12
5 - Certified Lover - 7:58
6 - Fried Neck Bones And Home Fries - 7:46
7 - Shoesstring Budget - 3:25
8 - Don't Feel Like Going There Today - 5:55
9 - Come Back Home - 2:50
10 - Powered For The Mountain - 5:32
11 - Don't Boogie Woogie - 4:31
12 - Sky Is What I Breathe - 5:22

Le Sud est bien connu pour son hospitalité légendaire et sa douceur de vivre. Et surtout pour sa musique ! Tout vient de là-bas : le Blues, le Jazz, le Rock'n Roll, le Rockabilly, la Country Music, le Southern Rock. Et c’est un condensé de toutes ces influences que nous propose The Southern Hospitality Band.

Déjà, ce ne sont pas des débutants. Le guitariste Damon Fowler (le virtuose de la guitare slide), son comparse JP Soars (qui fait fumer sa gratte) et le pianiste Victor Wainwright (imposant en stature comme en technique) écument depuis de nombreuses années la scène du Southern Blues, chacun dans un groupe différent. Lors d’un festival, ils s’amusent à faire une jam entre potes et c’est la révélation ! L’idée de fusionner leurs talents s’impose à eux comme une évidence. Le Southern Hospitality Band vient de naître.

Que dire de cet album ? Qu’il ne ravira pas les fans de Molly Hatchet ou de Blackfoot mais plutôt les amateurs de l’Allman Brothers Band, de Dickey Betts, de Charlie Daniels ou de Grinderswitch. Car nous sommes là aux sources du Southern Rock ; au croisement des influences de ce courant musical datant du début des Seventies (bon…1969 pour l’ABB, excusez-moi !).

On est plongé dans le bain d’entrée de jeu avec « Southern Livin’ », un excellent morceau au tempo médium et au feeling sudiste que n’aurait pas renié Dickey Betts ou le Charlie Daniels Band des débuts. La slide est veloutée à souhait et le piano nous rappelle le défunt Taz Di Gregorio. Les trois compères chantent chacun un couplet où ils vantent les mérites du Sud profond : la campagne, les bords de mer, la simplicité, la fraternité (« From Memphis to Savannah, we’re friends and family »).
Puis, ça déménage un peu plus avec « Long Way Home », chanté par JP Soars dont la voix est un délicieux mélange de Wolfman Jack (le DJ des années soixante) et de Lee Brilleaux (le chanteur de Doctor Feelgood). Tout ceci balance agréablement.
« Kind Lies and Whiskey » est un Boogie Rock sudiste qui fait penser à Grinderswitch. Et c’est très bon.
Passons sur « Mile after Mile », un morceau country rapide au style humoristique sans grand effet.
Puis on arrive à du lourd, ou plutôt de l’intense ! « Certified Lover », un southern Slow/Blues, un peu dans la veine de Dickey Betts and Great Southern (« Hey Mr Bluesman », par exemple), un morceau pour vos fins de soirées, quand vous invitez une nana chez vous pour un dernier verre et que vous cherchez désespérément un disque pour une ambiance feutrée et sentimentale. Les guitares sont aériennes et délicates. Seul petit bémol à mon sens : la caisse claire par trop présente. Enfin, c’est juste une appréciation personnelle. A part ça, c’est un morceau qui prend au cœur.
Après, cela se gâte ou cela surprend (question de goût). Un instrumental style Bossa Nova/Jazz Rock (un clin d’œil à Sea Leavel ?). Un Reggae (?), « Don’t Feel Like I Go There Today », un Boogie/Jazz (« Shoestring Budget ») et un morceau lent, de « remplissage », au riff lourdeau, soutenu par une slide et un orgue (« Powered For The Mountain »).
On appréciera par contre deux Rock'n Roll classiques, sympas et rafraîchissants : « Come Back Home » (où la voix de JP Soars et le piano de Victor Wainwright nous chatouillent gentiment les esgourdes) et « Don’t Boogie Woogie » (ultra classique, déjà interprété par Mister Jerry Lee Lewis et par notre Eddy Mitchell national).
Bon, tout cela n’est pas si mal. C’est honnête et franc du collier. OK, il y a à boire et à manger mais enfin… Ah! Ah! Attendez! J’entends un dobro qui gémit dans la douceur de la nuit. Eh oui ! Il y a un dernier titre, « Sky Is What I Breathe », une superbe ballade poignante et émouvante, comme seuls les sudistes savent en composer. Le genre de morceau qui, à peine terminé, flotte encore dans votre tête et vous invite à le réécouter. On se croirait revenu au bon vieux temps.
Et ben tiens! Rien que pour ce titre, le Southern Hospitality Band vaut le détour!

Olivier AUBRY





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